14.7.20

RENCONTRES ET INDÉCIDABILITÉ

FUITE ET POÉSIE

La parole de l’invisible est fuyante, du moins, elle m’échappe dans cette expérience. Pour Georges Didi-Huberman « n’apparait que ce qui fut capable de se dissimuler d’abord » (1998, p. 15.). Je me demande, alors, comment reconnaître une parole invisible ou une parole de l’invisible. Le caractère invisible d’une parole porte une incompréhension. Y résoudre, sans lui donner un sens, pourrait être de mettre en figure cette incompréhension, de figurer le changement que le RIEN communique (Blanchot, 1969, p.309). Et cette figure apparaitrait comme la parole de l’invisible. Le changement marquant, par son inclinaison, les pertes de contrôles éprouvées. Ainsi, en donnant à voir le changement, existeraient l’expression et la pensée du réel.

Du fragment naîtrait la trace, comme restitution de l’émotion de l’espace relationnel invisible. Elle naîtrait de l’intensité ; celle vécue au plus près de l’événement. Elle serait poésie liée au RESTE, au bout des possibles.

Par sa forme vulnérable, la trace est une façon de regarder et d’exprimer l’expérience intérieure. Selon Bataille, dans L’expérience intérieure (2014, p.156), « la poésie (…) est (…) le sacrifice où les mots sont victimes ». Le sacrifice de la trace, dans cette perspective, serait le rapport d’organisation, c’est-à-dire l’opération de restriction du système en jeu. L’intensité des sensations qui détruit l’ordre, comme poésie et où le non-savoir se manifeste par le fragment.

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